Mardi 28 octobre / Lc 6, 12 -19 « Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze… «

Lc 6, 12-19
La première phrase de ce passage nous présente un moment de la vie de Jésus qui peut nous aider à éclairer la nôtre. Il s’agit de montagne, de nuit, et de prière.



La montagne, en m’élevant physiquement, me porte à opérer le même mouvement intérieur, à me sentir plus proche de Dieu et, surtout, plus libre par rapport à tous les liens et les engrenages de la ‘plaine’, où se situe habituellement la vie en société. Cela m’offre une certaine distance, une certaine perspective, qui me permet de mieux discerner et évaluer les éléments qui composent mon quotidien.

La nuit, temps de silence, de repos, d’intimité et de mystère, favorise une concentration, une conscience des choses, qu’il est difficile d’expérimenter pendant les heures du jour, trop sollicitées par tant de choses à faire ; alors que, dans le cœur d’un croyant, ce climat nocturne porte tout naturellement à la prière, au dialogue avec Dieu.



Jésus lui-même a choisi la montagne et la nuit pour cette rencontre avec le Père qui précède l’appel des apôtres, et il passe « toute la nuit » en prière. C’est un moment fondamental de la vie de Jésus et de ces douze hommes qui ne savent pas quelle aventure va devenir leur vie à la suite du Christ, qui leur confie sa propre mission.



C’est aussi un moment fondamental pour notre vie à nous, chrétiens d’aujourd’hui, puisqu’il s’agit de choisir les pierres de fondation de notre foi, cette foi qui éclaire et oriente notre vie, dans un monde qui semble de plus en plus déboussolé. Et Jésus a bien choisi : l’Évangile est arrivé jusqu’à nous !Dans cette glorieuse liste des noms des apôtres, les saints dont nous faisons mémoire aujourd’hui sont les tout derniers, juste avant Judas l’Iscariote.



Ils sont moins connus que Pierre, Jacques ou Jean, mais tout aussi importants pour l’édification de l’Église.

Il est toujours aussi émouvant qu’étonnant de voir ce que Dieu peut faire d’un homme qui réponde à son appel, qui le reconnaisse comme vrai Maître de sa vie.



C’est « avec eux » que Jésus revient sur le « terrain plat » où l’attend la multitude de gens venus l’entendre et le toucher pour guérir.

Il n’est plus seul pour son œuvre immense. Mais c’est justement parce qu’il y a tant à faire qu’il a d’abord pris le temps d’en parler, longuement, avec le Père.



J’appuie sur ce « longuement » : s’il est beau d’avoir de brefs et fréquents temps de prière, tant personnelle que communautaire, le recours ponctuel à un temps prolongé d’intimité avec le Seigneur peut se révéler très utile et même décisif dans les choix de la vie.


Sœur Laure Caredda, franciscaine de l’Enfant Jésus – Diocèse d’Aix et Arles