meditation de l'Evangile du samedi 24 janvier selon St Marc 3, 20-21

C’est un événement de la vie ordinaire qui fait l’objet de l’Évangile de ce jour …
Jésus revient à Capharnaüm, là où il loge sans doute entre deux campagnes d’évangélisation et il s’attable tout simplement pour manger … Quoi de plus naturel ?
Comme il est bon de voir le Seigneur vivre ces simples choses de notre vie ordinaire … Ce n’est pas seulement celui qui guérit, celui qui marche sur les eaux, celui qui délivre des démons, celui qui instruit les foules, celui qui passe des nuits en prière … C’est aussi celui qui vit la vie ordinaire qui est la nôtre et qui ainsi la sanctifie nous apprenant à faire de même …
C’est à ce Jésus qui vit l’ordinaire des choses que sont habitués ses proches, ceux qui le connaissent depuis longtemps …
Ce jour-là il se met donc à table mais impossible même de manger tant l’affluence est grande dans la maison qui le reçoit … Jésus y est sans doute un peu habitué puisque souvent, dans ses tournées d’évangélisation on le voit poursuivi par les foules, submergé parfois au point de devoir se tenir dans un bateau à quelques encablures de la rive pour pouvoir se faire entendre…
On le voit encore dans l’Évangile pressé de toute part au point de ne plus pouvoir avancer …
Mais s’il s’est habitué à cela ce n’est probablement pas le cas de ses proches, de ceux qui ne connaissent depuis longtemps et qui devant cette affluence hors norme sont un peu décontenancés …
La réaction normale qu’ils attendent de Jésus c’est surement qu’il se fâche et qu’il renvoie ces gens qui se pressent dans la maison …
Mais il ne fait rien et se prête de bonne grâce à cette bousculade, au point peut-être de ne pouvoir prendre son repas normalement …
Justement parce que tout ce qui se passe sort de l’ordinaire, voilà que ses familiers veulent venir pour le reprendre pensant qu’il est devenu fou …
l se laisse déranger par tous ceux qui ont besoin de lui et cela irrite ceux qui voudraient pouvoir le garder pour eux seuls, ceux qui souhaiteraient profiter de lui sans toute cette foule autour d’eux …
Jésus se laisse manger en quelque sorte … Son temps ne lui appartient plus, il est tout donné, déjà, sans même attendre la Croix … Et cela, même dans les petites choses de la vie ordinaire …
Saint François de Sales que l’Église nous invite à célébrer aujourd’hui le dit dans un de ses livres : « Les grandes œuvres ne sont pas toujours en notre chemin, mais nous pouvons à toutes heures en faire de petites excellemment, c'est-à-dire avec un grand amour. »

Regardons ce jour comment nous vivons ces petites choses de la vie ordinaire où Dieu nous attend.

Abbé Jean-Michel Le Moal, Diocèse de Rennes