Lundi 1er Décembre Mt 8, 5-13 " Viens, Seigneur, notre Dieu, délivre-nous"

Evangile : « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place au festin du royaume des Cieux » (Mt 8, 5-11)

Mt 8, 5-13 À table !
L’Évangile d’aujourd’hui se termine par cette affirmation de Jésus : « beaucoup viendront (…) et prendront place au festin du Royaume des Cieux ». Il viendront même « de l’orient et de l’occident », contrées lointaines dont les peuples étaient regardés par les romains comme des barbares et par les juifs comme des impurs. Et pourtant, comme souvent, Jésus surprend son auditoire en annonçant la portée universelle de l’invitation à ce festin.
Mais quel est ce festin ? Cette image, souvent prise pour illustrer le Royaume des Cieux, est mise par Jésus en relation avec la foi du centurion.
Cette foi d’un étranger, d’un païen, pire, d’un occupant, force l’admiration de Jésus. Alors que celui-ci n’a même pas pris le temps de formuler de demande de guérison, Jésus lui annonce sa venue. C’est la première étape de la foi du centurion : la confiance qu’il place en Jésus pour agir.
Deuxième étape de sa foi : la reconnaissance de sa petitesse, de son indignité (« je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit »).
Troisième étape : la confiance dans la parole de Jésus. Si même lui, le centurion dont les pouvoirs sont limités, est capable de se faire obéir de ses hommes et de les faire bouger (« Va ! », « fais ceci ! »), combien plus la parole du Christ est capable de faire des choses encore plus grandes. 
Finalement c’est cela qui provoque l’admiration du Christ : que l’on fasse confiance à sa Parole. N’est-il pas le « Verbe fait chair », comme nous l’entendrons le jour de Noël ? Ainsi, la marque ultime de la foi, de notre foi, c’est de faire confiance à l’efficacité d’une parole.
Y pensons-nous, à cette foi du centurion, lorsque, à chaque eucharistie, nous faisons nôtre sa parole : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri » ? Il n’est pas innocent que, au moment où nous nous préparons à recevoir le festin de l’Eucharistie, nous redisions notre confiance à la Parole de Dieu, qui est aussi notre festin puisque « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Deutéronome 8,3).

Alors que nous commençons le temps de l’Avent, notre veille de celui qui est Verbe fait chair, prenons le temps de lui redire notre confiance en l’efficacité de sa parole. Mieux que cela, prenons le temps de nous nourrir de sa parole. À table, Dieu nous invite à son festin !

Guillaume Meunier, prêtre du diocèse d’Angers